Mon petit coin de terre

Pendant trois ans, je suis allée à la rencontre de jardiniers dans cinq jardins familiaux nantais : le Bois des Anses, les Chaupières, les Collines, le Croissant et la Terre Promise. Certains ont accepté de m’ouvrir les portes de leur petit coin de terre…

À l’origine de ce projet, je souhaitais en savoir plus sur ces aires urbaines végétalisées, démêler leurs fonctionnements, comprendre comment chaque jardinier s’approprie sa parcelle, saisir quelle place ces jardins occupent dans leur vie. Bien plus que de simples surfaces de production alimentaire, j’ai découvert des lieux de vie et de convivialité, des espaces d’expérimentation et d’expression.

L’aménagement de chaque parcelle est le résultat d’un mélange subtil de plans d’aménagements reproduits, réinterprétés et réadaptés de façon très personnelle, d’improvisations et d’imprévus. Les aspects pratiques composent avec les choix esthétiques et les hasards de la nature.

 

 

Les jardiniers, des novices aux plus chevronnés, n’hésitent pas à expérimenter différentes pratiques agricoles : rotation des cultures, association de plantes, paillage, plantations sur sol, en bac, sur butte, sous serre, à la verticale. On s’échange des graines, des plants, des techniques. On récupère et on bricole. Ces parcelles accueillent une grande richesse végétale, des fleurs s’associant aux cultures potagères, des variétés anciennes et exotiques côtoyant des espèces plus classiques. Certains essaient ainsi, avec plus ou moins de succès, la mise en culture de semences oubliées et/ou provenant de territoires lointains dont ils sont parfois originaires : pastèques d’Iran, choux verts portugais, figuiers d’Algérie, piments, patates douces, gombos, bananes plantains, etc. La nature restant difficilement domptable, on y retrouve aussi des plantes issues de la dissémination naturelle que les jardiniers tentent, avec plus ou moins de difficulté, de maîtriser.

Les jardiniers consacrent beaucoup de temps et d’efforts à l’aménagement et à l’entretien de leur parcelle. On retrouve fréquemment une aire propice au repos et à la contemplation, permettant de se protéger du soleil ou de la pluie, et de se retrouver entre amis et en famille autour d’un verre ou d’un repas. C’est l’occasion de goûter les légumes et les fruits arrivés à maturité après plusieurs semaines de travail.

À travers cet inventaire photographique, je souhaite rendre hommage à ces jardiniers m’ayant accueillie chaleureusement et vous invite à découvrir la richesse de ce patrimoine paysager et culturel nantais.

Une exposition avec vingt-cinq portraits est disponible. Me contacter pour en savoir plus.